1. |
Alfred
04:01
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- Alfred -
patriotisme criminel
à l’ombre d’un drapeau
capital assassin
à l’abri des balles
et chacun ses couleurs
un mot d’ordre et sa bannière
et chacun ses couleurs
et sa bannière
mais partout sur le front
la douleur est la même
et le sang qu’on y verse
lui n’a qu’une seule couleur
gueules d’acier, sourires barbelés
corps cassés qui se demandent
si toutes les plaies
se referment un jour
rien à gagner
mais tout à perdre
et quand on a tout perdu
la mort est un cadeau du ciel
qu’on ouvre comme on s’ouvre les veines
pris dans la mitraille
gisant sous un ciel incandescent, j’ai :
les paupières qui traînent à terre
les entrailles en éventail
le cœur au milieu des viscères
et les morceaux de nous, calcinés comme nos espoirs
et nos souvenirs, emportés par le souffle de l’obus qui tue
alors, à ceux qui l’ignorent encore
à ceux qui oublient malgré tout :
les balles qui sifflent sur le soldat
creusent la tombe du travailleur
lui qu’on saigne chaque jour
et chaque jour pour voir
un jour de plus
flamber les cours
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2. |
La chorale des damnés
02:40
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- La chorale des damnés -
c’est quand il se passe plus rien
qu’on entend les pires conneries
des millions de couplets
un seul et même refrain
quartier désert
trottoir et lampadaire
quelques ruelles à traverser encore
des visages familiers
la mine atroce des mauvais jours
mieux vaut garder le silence
corps qui se traînent
qui s’agitent en pure perte
carcasses vidées de tout
qu’on laisse mourir
sans rien faire
étreintes inutiles
pendant que la ville nous dévore
de ses supplices tentaculaires
à te rendre aveugle et sourd
seul au milieu des autres
et pourtant
paraît que rien n’est éternel
ni ces boussoles qui se perdent
ni ces taudis qu’on remplit
de sourires qu’on noircit
ni ce putain d’espoir
que je traîne comme une paillasse
et que ce monde usé
n’en finit plus de
fouler à ses pieds
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3. |
Camarade
03:26
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- Camarade -
décidément je sais plus trop
comment m’y prendre avec moi-même
ouais j’ai beau me dire
et faire comme si
tout ça n’avait plus d’importance
mais les choses me reviennent
une à une et intactes
à cran car quelque chose
va en grandissant
hier comme aujourd’hui
chacun confie son âme
à celui ou celle qui
adoucira ses peines
pour certains là où
tout s’achète et se vend
une parcelle d’existence
à prendre ou à vendre
et l’avantage au plus offrant
mais en attendant l’échéance
comme ces horloges
pendues au plafond
nos heures s’écoulent
inexorablement
et pour chaque seconde égrenée
chaque minute et chaque année
pourvu qu’il reste encore
quelques âmes
pour y croire encore
mais j’oublie qu’il nous faut
tenir encore,
rangs serrés, torses bombés
et sans cesse en quête de "rend fort"
puisqu’ici camarade
dorénavant comme aux Marquises
gémir n’est plus de mise
puisqu’ici camarade
dorénavant comme aux Marquises
gémir n’est plus de mise
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HOOVERVILLE Lille, France
Hooverville est un musicien originaire de Lille aux influences Folk et Rock.
"Hooverville" évoque les bidonvilles apparus au moment de la crise de 1929 aux États-Unis, sous la présidence de HOOVER.
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